Les Lauriers Roses

Paroles et musique J-M LOUBRY

Les lauriers roses t'ouvrent passage
En haies d'honneur vers le ruisseau,
Ils te confient leur doux langage,
Bruissement magique, cadeau !
Les lauriers roses tournent les pages,
Mais ne comprennent pas du tout
Ce qui t'a conduite au voyage
Dans ce roman sans garde-fou.

Les lauriers roses t'ouvrent passage,
Ils ne demandent pas si tu,
Si tu es folle, si tu es sage,
Ce qui anime ta vertu ;
Les lauriers roses s'imaginent,
Au flot de musique inouïe,
Des partitions de Mélusine
Allant au bain dans leur pays !

Les lauriers roses t'ouvrent passage,
Ils ont souci de ton effort,
Bien reconnaissent ton courage,
Car le loup scrute le décor ;
Rêveuse, Chaouen est si lointaine,
Ma belle ville aux murs si bleus
Ne pourra rien contre la peine
Qui se lit, et tu trembles un peu.

Les lauriers roses t'ouvrent passage,
Mais ils te souhaiteraient plutôt
Juchée sur l'arganier, sauvage,
Ou reine adorée du troupeau.
Petite chèvre solitaire,
Que de volonté dans tes yeux,
Que d'étonnement salutaire
Au paysage merveilleux !

Les lauriers roses t'ouvrent passage,
Ils connaissent de maître Seguin
La riche et mystérieuse image,
Pleine d'enseignement. Enfin,
Ils rêvent encore que tu t'en ailles,
Et qu'un doux poète inspiré
Epargne la pompe des funérailles
A la déesse tant admirée.

Oh ! n'ayez crainte, lauriers roses,
Les fables ne sont, gare aux enfants !
Qu'un traquenard au ciel morose
Pour les faire ressembler aux grands.
Ma biquette, auras-tu la chance,
En plus de suivre la noble idée,
De vivre vieille tant d'errance,
Fleur au milieu des orchidées ?

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