Nos romantiques, nos romantiques,
Nos romantiques viennent à nous,
Les romantiques, nos romantiques,
Je leur offre cet air si doux.
Je vois vivre ces manants, je suis un vieux complice,
Et m'habille en printemps comme pour leur ressembler ;
Tu es l'oiseau génial dans le grand champ de blé,
Qui attend les moissons comme un vain sacrifice.
Ils te connaissent tant qu'ils n'ont pas la hantise
De se cacher de moi, il savent qui je suis.
Nous ne sommes pas ce traître qui rôde dans la nuit,
Ni l'horrible voyeur nourri de leurs bêtises.
Dans leurs yeux de cristal brillent les perles fines
De l'amour, qui les guide, tendre aiguille aimantée.
Petit chagrin d'ados si vite consolé,
Feu de paille éternel, mystère d'aigue marine ;
Tempête d'équinoxe et violent naufrage,
Lassitude de la vie dès son balbutiement,
Et gant blanc de théâtre, pathétique tourment,
Les secondes s'écoulent, au lyrique chantage.
Leur violence s'exprime par des phrases très belles
Et des délicatesses puisées au fond de soi,
Des délices vibrant, sous leur T-shirt de soie,
Et des soleils du Sud en caresse cruelle ;
Leurs amours exclusives, à l'âge des passions,
Te sont confiées, à toi, que le savoir habite,
Tu connais ce chemin et tu n'oublies pas vite,
C'était hier encore, conservons le frisson.
Tu prononces tes paroles heureuses et ils te croient,
Je leur souhaite, en silence, des myriades d'étoiles
Peuplant le ciel d'été, comme un peintre, sa toile,
Des richesses authentiques que son âme déploie.
Si le monde, à l'absurde, confie son lourd vacarme,
Il faudra de la chance, il en faudra beaucoup,
Pour que le grand bonheur leur saute un jour au cou
En leur disant " salut ! et sèche bien tes larmes."
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