Le Cabaret Vert

Paroles et musique J-M LOUBRY

 

Je traverse la Sambre, ma valise à la main,
A nous deux Charleroi pour chanter à mon aise,
La chenille Thalys a repris son chemin
Avec ses gros sandwiches suintant la mayonnaise !
Puis la rue Léopold, le Grand Hôtel Buisset,
Et nichée contre lui une charmante auberge,
La photo de Rimbaud en éclaire l'accès.
Quand du fleuve boueux, nous désertons les berges,

Le Cabaret Vert,
Sera-t-il ouvert
A nos chansons ?
Eté comme hiver,
Réciter des vers
Ca donne le frisson ;
A-t-il oublié
Cet être aux souliers
Si légers ?
Semelles de vent,
Comme disait souvent,
Son amant piégé.

Qu'es-tu donc devenue, ma charmeuse Lia,
Toi dont les yeux vifs et les tétons énormes,
Eclairaient la maison d'un désir immédiat,
Allumaient des brasiers dedans le cœur des hommes ?
Et toi, jeune servante, malinement coiffée,
Qui venais, indécise, à la fin du repas,
Leur donner de l'amour depuis tes doigts de fée
Quand la bière dans le corps incitait au faux pas ?

Bien vite on m'a servi des tartines de beurre
Et une chope immense de velours blond remplie,
Les clients discutaient avec tant de chaleur
Comme le veille d'une fête le labeur accompli !
Tiens, le large buffet dont Rimbaud nous parlait
Trône encore près du mur couvert de manuscrits,
La soubrette a vieilli tout au long des couplets,
Les Belges ne sont plus comme on nous l'a décrit !

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