Sur la route d'Amplepuis,
Le souvenir me poursuit,
D'un beau matin !
Nous allions, ma compagne et moi,
Lâcher la bride à notre émoi
De clandestins !
Souffler les douze bougies
De notre idylle de magie,
Tendre destin !
Tu me montrais les paysages
De quand tu étais fille sage,
Gants de satin !

Sur la route d'Amplepuis,
Sur mon épaule en appui
Tu mis ta joue ;
Tu me racontas ta vie,
Et bien sûr j'étais ravi,
Cœur d'amadou !
D'apprendre tous les secrets
Qui tant et tant te déchiraient
Sous tes froufrous,
Toutes les joies et puis les drames
De ta construction de femme,
Je te l'avoue !

Sur la route d'Amplepuis,
Les images perdues depuis
Ont refleuri ;
Les habitudes du Papa
Et même le son de son pas,
Quelle féerie !
"Tiens, revoilà le restaurant
Où il m'emmena enfant,
Doux Jean-Marie,
Déguster des oeufs au plat,
Et cette nappe qu'il déchira,
Oh, mon chéri !"

Sur la route d'Amplepuis,
Quand j'y repense aujourd'hui,
C'est du bonheur !
Que nous avons partagé,
Protégés des préjugés
Et des gêneurs !
Instant rare de l'amour
Fait de rêve et de velours,
Retiens l'heure !
Qu'elle ne se déverse pas
Au lieu commun du trépas
Et du malheur.