Troubadour

Paroles et musique J-M LOUBRY

 

C'est un petit cours d'eau, pas même une rivière,
Un mince filet frais pour s'y désaltérer
D'images intérieures, la musique en lisière,
C'est un endroit magique, en vois-tu l'intérêt ?
Attentif et distrait, je compte les poissons,
Savoir combien de gens iront à mon spectacle,
Si la houle est légère tu aimeras mes chansons,
Mais si c'est la tempête, pour demain le miracle !

Troubadour, troubadour,
Sûr qu'on n'est pas sérieux quand on est troubadour !

C'est un petit sentier se perdant en chemin,
Pudique d'herbes folles, sous la voile terrestre.
En s'aidant de la brise l'éventail de ma main
Les dirige, on dirait un silencieux orchestre !
Je compose dans ma tête de tendres symphonies
Que j'oublie aussitôt accrochées au roncier,
Je les lui laisse en gage de l'embrouillamini
Avec comme tempo mes bras en balancier !

C'est un petit réduit, pas même une mansarde,
Sans fenêtre et sans lit, mais avec les trésors
D'un monde imaginaire que la lumière farde
D'étranges arcs-en-ciel aux feux de mon accord ;
La lampe de bureau éclaire la page blanche
Sur un écran vivant, un théâtre inédit,
Où ruissellent parfois en sublimes avalanches
Les ombres et les mots de notre tragédie !

C'est un charmant village et pas même une ville ;
Les gens sont occupés, ils ne désirent pas
Voir plus loin que leur nez, atmosphère servile,
Dans le prêt à porter de leur mea culpa !
Je voudrais vous offrir ce bouquet de poèmes,
Que notre société sait trouver dangereux,
Si je les ai cueillis dans ma prairie bohème,
Osez les respirer, ils vous rendront heureux !

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