La petite maison nichée sur la colline,
Qui te parle de moi, l'intonation câline,
Avec des mots charmeurs comme des billets doux,
Mon joli cœur flambeur aux branches d'amadou,
Ecoute-la longtemps, sa voix est cristalline.
La petite maison et ses longs murs de pierres,
M'ont vu naître et m'ont vu entrouvrir les paupières,
Tu comprends bien alors que je ne peux cacher,
Le moindre sentiment sans les effaroucher,
Et s'ils sont malheureux, ne chante plus la soupière !
La petite maison à mon adolescence,
A vu partir l'oiseau tout pétri d'innocence,
Allant livrer combat et se briser les ailes
Loin de son nid douillet, affronter les oiselles ;
Et comme elle était digne dans sa magnificence !
La petite maison savait que les humains,
Impérativement foulaient ce dur chemin,
Et qu'ils pleuraient parfois ne pouvant revenir,
Sous les cieux bienheureux où luisent les souvenirs ;
Je te jure, je pleurais, visage entre les mains !
La petite maison n'en a pas cru ses yeux,
De te voir à mon bras et nos enfants joyeux,
Elle m'a dit, très discrète,
Qu'étaient morts mon grand-père,
Ma grand-mère et aussi la voisine centenaire :
Le vilain temps qui passe a fauché mes aïeux !
La petite maison dans ses habits de fête,
De feuillages et de fleurs se rit de mes défaites
Anciennes, qui faisaient l'horizon obscurci,
Et sculptaient mon moral avec des dents de scie :
Mon histoire lui plait, elle la juge parfaite !
La petite maison, celle que mon grand-père,
De ses mains puissantes, jadis a construit'
Elève mon passé, et je récupère
De tous ses efforts les sublimes fruits.
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