Ô LA MER...
Dans le port en sommeil
Veillent les grands vaisseaux,
Au silence vermeil
De l'été, arbrisseau !
Courte nuit émeraude,
Tu t'envoles déjà,
Goéland en maraude
Bec dans l'eau le goujat !
Ô la mer !
Toujours je chérirai
Tes embruns et les récifs antiques,
Le parfum
Montant de la marée,
Les galets qui roulent ta musique !
Mon désir de voyage
Ne voudra s'étancher,
Il vient du fond de l'âge
Nul ne peut m'attacher !
Pas même cette voix
Qui me dit en sourdine :
« L'aventure, tu vois,
Finit, queue de sardine !...
Ô la mer !
Toujours je chérirai
Tes embruns et les récifs antiques,
Le parfum
Montant de la marée,
Les galets qui roulent ta musique !
Si les hommes ont gagné
Le combat de la mer,
Ils n'ont rien épargné
Des profonds gouffres amers,
Il n'y a que des ruines
Et le charme est rompu,
Sous les acides bruines,
Neptune nous conspue » !
Ô la mer !
Toujours je chérirai
Tes embruns et les récifs antiques,
Le parfum
Montant de la marée,
Les galets qui roulent ta musique !